Avant le vêlage (quarante à soixante jours), l’apport non maîtrisé de calcium (Ca) est une des problématiques les plus importantes. L’hypocalcémie, en plus de causer la fièvre de lait dans les cas les plus sévères, peut amorcer une cascade de problèmes secondaires: déplacement de caillette (baisse du tonus musculaire), risques de mammite (contraction insuffisante du sphincter), baisse du système immunitaire, diminution de la consommation volontaire de matière sèche et par conséquent, augmentation du risque d’acétonémie.
Durant cette période, un apport élevé de magnésium (Mg) est nécessaire, car il figure parmi les minéraux les plus importants pour la prévention de la fièvre de lait. Il est essentiel pour le bon fonctionnement des mécanismes de contrôle du calcium et favorise la décontraction musculaire et la délivrance.
Plus d’oligo-éléments
Alors que les apports totaux de calcium et de potasse (K) doivent être diminués autant que possible pendant la phase de tarissement, le métabolisme de la vache et de son veau a besoin de quantités supplémentaires d’oligoéléments, de vitamines et de soufre. Les vaches n’en consomment souvent pas assez durant la lactation et doivent donc puiser dans leurs réserves corporelles pour couvrir leurs besoins. Par exemple, les recommandations en vitamine E durant la phase de tarissement sont quatre fois plus élevées qu’en début de lactation. La vache laitière performante requiert un apport considérable d’énergie. La biotine intervient dans le métabolisme des sucres, des protéines et de la matière grasse; elle aide ainsi à atteindre et à maintenir une production laitière élevée. Les oligo-éléments zinc, cuivre et sélénium doivent être apportés également sous forme organique. Leur mode d’absorption plus efficace en période de transition et leur rôle antioxydant permet d’améliorer l’environnement utérin et la reproduction.
L’utilisation d’un aliment minéral spécial tarissement remplissant toutes les conditions préalablement citées et la gestion minérale de la ration dans sa globalité sont l’une des clés du succès.
Stimuler la prise alimentaire
La période de transition, qui correspond à la phase de préparation au vêlage d’une durée d’environ trois semaines et des trois premières semaines de lactation après le vêlage, est une période de grands changements hormonaux et métaboliques. Ces changements sont orchestrés en vue d’un vêlage prochain et de l’initiation de la prochaine lactation. Durant cette période, l’objectif est de préparer la vache au vêlage en accroissant graduellement l’efficacité ruminale tout en évitant les troubles métaboliques.
Les concentrés de préparation stimulent la prise alimentaire et le développement des papilles du rumen. L’ajustement des nutriments (énergie, protéines, minéraux et vitamines) de la ration doit permettre de combler les besoins croissants de la vache tarie et de son foetus en fin de croissance.
Apport raisonné de protéines
Durant cette période de transition, il est très important de soulager le foie des vaches. Cet organe est en effet soumis à rude épreuve durant toute la lactation. Des additifs tels la niacine et la carnitine aident à une meilleure mise en valeur de l’énergie de la ration.
L’apport de protéines doit également être raisonné. On doit éviter de pomper les réserves corporelles de la vache en lui administrant trop vite de trop grandes quantités de protéines. Par contre, il est vivement conseillé de lui apporter de la protéine sous forme protégée (notamment la méthionine) et également un concentré protéique avec une part importante de protéine by-pass. Durant cette période, les acides aminés ainsi apportés participent à la néo-glucogénèse, livrant alors du glucose à la vache. Ces petits ingrédients ont donc toute leur importance durant cette phase délicate de transition.
Mesurer pour mieux gérer
Evaluer le degré de succès de la gestion de la période de tarissement et de transition est un exercice qui peut s’avérer plus complexe que l’on pourrait croire. Les objectifs sont multiples: naissance d’un veau en santé et vigoureux, système immunitaire fort, le moins possible de problèmes métaboliques, appétit élevé, contrôle du déficit énergétique et bon démarrage en lactation. Les indicateurs potentiels pour chacun de ces objectifs peuvent être difficiles à quantifier. Un programme de suivi de la période de transition doit aider à déterminer les axes d’amélioration et surtout aider à bien préparer les vaches pour leur prochaine lactation, en pleine santé.