Ces dernières années, de nombreux paysans ont favorisé cette caractéristique à l’extrême en laissant mûrir le maïs de plus en plus. Toutefois, l’énergie de la plante ne provient pas uniquement de l’amidon, mais aussi des fibres (NDF). Comme dans le fourrage vert, plus le temps passe, plus ces fibres deviennent ligneuses, faisant diminuer la digestibilité du reste de la plante. Des études récentes montrent qu’à un stade de maturité avancé, même l’amidon devient moins digestible. De tels ensilages présentent souvent de bonnes valeurs d’analyse, mais les animaux valorisent mal leur énergie. Il se passe la même chose qu’avec un tracteur mal lesté, dont les chevaux ne servent à rien sur le terrain. Le résultat visible à l’étable, ce sont des animaux avec de mauvais gains journaliers et une couverture graisseuse insuffisante, même si la ration contient suffisamment d’énergie du point de vue arithmétique. Le moment idéal pour récolter le maïs d’ensilage se situe lorsque la plante affiche une teneur en MS de 33 à 37 %.
Bien broyer
Dans la pratique, on croit encore dur comme fer à l’idée que les grains de maïs doivent seulement être éraflés ou ébréchés. Mais avec les variétés actuelles, la proportion élevée de maïs dans la ration et la rapidité du passage dans le tube digestif, cela ne suffit plus. Pour que les microorganismes du rumen puissent bien valoriser l’amidon, les grains doivent être broyés le plus finement possible, sans que le reste de la plante soit haché en fragments trop courts. Pour y parvenir, il faut des couteaux solides, ainsi qu’un réglage précis et un bon entretien des unités de hachage et de broyage du grain. Or, l’entretien des machines coûte cher. C’est pourquoi le choix de l’entrepreneur de travaux agricoles le meilleur marché n’est pas toujours la solution la plus rentable. Avec un ensilage de maïs mal haché, on jette vite beaucoup d’argent dans la fosse à lisier.