Ramenés à leur capacité d’ingestion, les besoins des génisses avant la puberté avoisinent les besoins des laitières en production. Les veaux d’élevage et les génisses sont souvent les oubliés de la complémentation minérale, autant durant la période hivernale qu’au pâturage. Cette lacune mérite vraiment d’être corrigée, d’autant plus que ces animaux sont l’investissement de l’exploitation.
Simplification de l’apport en élevage
Il y a plusieurs manières de minéraliser de jeunes animaux. Dans la pratique et par souci de simplification, dès la naissance et jusqu’à 6 mois, un seau à lécher peut être proposé aux jeunes veaux. Dès les premiers jours de vie, le léchage sera stimulé grâce aux sucres présents dans sa composition. Le léchage permet un accroissement significatif de la production de salive. On sécurise le tube digestif, on optimise l’apport alimentaire et l’utilisation des nutriments.
On couvre également les besoins essentiels pour l’ossification du squelette grâce au calcium et on permet l’adaptation des futures bactéries microbiennes grâce à l’apport de phosphore. Le magnésium quant à lui stimule, entre autres, la dégradation de la cellulose du fourrage. Un seau coulé est adapté à la capacité de léchage d’un veau, qui n’est pas identique à celle d’une génisse. Du sel et bien entendu de l’eau propre doivent également être à disposition.
On choisira également un seau qui permet à l’animal de s’adapter et de réagir aux différentes transitions alimentaires. Il devrait contenir, entre autres, une argile, la sépiolite pour son effet très positif sur la digestibilité, ainsi que de la vitamine E et du sélénium, pour renforcer le système immunitaire.
Complémentation minérale des génisses
Dès 6 mois et en fonction du mode de détention, il est possible d’affourager un des nombreux seaux de bloc à lécher disponibles sur le marché pour équilibrer la ration et également couvrir les besoins en vitamines et oligo-éléments. Dans ce cas, il faut suivre les prescriptions de l’emballage et surveiller la consommation individuelle.
Un jeune animal devrait consommer chaque jour entre 80 et 120 g, en fonction de son stade physiologique et de son mode de détention. Une génisse en fin de gestation a des besoins plus élevés.
Un aliment minéral, sous forme granulée ou semouline, adapté à la ration de base est également une excellente solution d’apports. Pour la santé et le système de reproduction, les vitamines et les oligoéléments ont un rôle essentiel.
Une primipare ne peut préparer et débuter une bonne première lactation que si elle a suffisamment stocké les principaux macro-éléments (calcium, phosphore et magnésium), ainsi que tous les oligo-éléments et les vitamines indispensables. D’où l’intérêt de minéraliser régulièrement durant la période d’élevage. C’est aussi durant cette phase que la jeune femelle absorbe le mieux ces éléments. La complémentation minérale des génisses doit assurer la constitution de l’animal, le fonctionnement des organes sexuels et favoriser sa vitalité et sa résistance.
Une surveillance accrue de trois à quatre mois avant la puberté est indispensable, notamment pour le cuivre et le manganèse. Les carences peuvent en effet entraîner un retard de puberté et une moins bonne reproduction chez la vache adulte.