Un démarrage sans problème est important pour la croissance du veau. L’ingestion de colostrum est la chose la plus importante dans la vie d’une vache. Le nouveau-né devrait ingérer quatre litres de colostrum au cours des quatre premières heures. Le colostrum bu par le veau contient les fameux anticorps, si importants, mais pas seulement. Il revêt aussi une importance particulière en tant que première nourriture (nutriments faciles à digérer, minéraux et vitamines). Au cours des premières heures, le pH dans la caillette est tellement élevé que les anticorps ne sont pas dégradés au cours du processus de digestion. Ils passent donc dans l’intestin et y sont absorbés. Au bout de 24 heures, la barrière intestinale est presque complètement fermée. Si le colostrum de la mère ne présente pas la qualité requise et que vous devez décongeler du colostrum, il convient de veiller à ce que les protéines ne soient pas endommagées par une température de décongélation trop élevée.
Pour renforcer le système immunitaire et le réflexe de succion du veau, un apport supplémentaire en sélénium est recommandé au cours des premières 48 heures. Pour avoir une efficacité maximale, le sélénium devrait être administré avec la vitamine E. À partir du troisième jour de vie, l’apport complémentaire en fer organiquement lié donné au veau avec le lait, accroît l’appétit et permet d’augmenter l’ingestion de fourrage au cours de l’élevage. L’ingestion de fer avec le lait est pratique et sûre.
Pour immuniser le veau contre la grippe bovine, il est conseillé de pratiquer une vaccination intranasale dès le 7e jour de vie. La prophylaxie et la réduction de l’administration d’antibiotiques sont aujourd’hui des mesures essentielles à mettre en place dans l’élevage des veaux. Cela suppose une étroite et constructive collaboration avec le vétérinaire du troupeau. La règle fondamentale est de maintenir les veaux en bonne santé.
Des veaux en bonne santé gages de meilleures vaches laitières
La phase intensive d’allaitement commence la troisième semaine jusqu’à la septième semaine. Dès ce moment, l’objectif est d’administrer au veau une ration en MS la plus élevée possible, au minimum 1200 g par jour. Pour rappel, 1 litre de lait contient env. 130 g de MS. Si le veau ne boit pas assez de lait, p. ex. 6 litres, il ingère lors de cette phase moins de 800 g de matière sèche, ce qui est nettement insuffisant ! Cet apport lacté doit être complété par de la poudre de lait de haute qualité (haute teneur en poudre de lait écrémé). Plus l’ingestion d’aliments est élevée, moins le veau sera atteint de maladies. Sa santé dépend de son alimentation. À partir de la 7e semaine de vie, on diminuera progressivement la quantité de lait jusqu’au sevrage qui interviendra entre la 13e et 16e semaine de vie. Le veau doit doubler son poids de naissance en 60 jours.
L’éleveur peut fabriquer facilement lui-même et bon marché, une ration sèche (müesli pour veaux), composée d’aliments d’élevage et de luzerne ou foin structuré. Proposée dès les premiers jours de vie, la ration de müesli peut être portée à 2 kg par jour. Il faut que le veau ait de l’eau fraîche à disposition en continu.
Importance de l’épaisseur de la litière
Les maladies des voies respiratoires des veaux causent des soucis à de nombreux éleveurs. Quand l’air extérieur est humide et froid, l’épaisseur de la litière (« nesting score ») revêt une grande importance. Elle est évaluée visuellement. Au niveau 1 de litière, on voit toutes les pattes du veau couché et au niveau 3 celles-ci sont entièrement recouvertes de paille. Une stabulation couverte d’une épaisse couche de paille propre réduit la teneur en germes de l’air et, avec une circulation d’air frais, elle réduit fortement le risque de maladie des voies respiratoires. Pour les jeunes animaux venant d’entrer en stabulation notamment, il est impératif de viser un niveau 3. Il est fondamental que le veau ne soit pas couché sur la paille, mais dans la paille.