Les chèvres se distinguent nettement des autres ruminants par leur comportement alimentaire. Le grignotage prononcé est dû à leur instinct naturel. Elles mangent en premier les parties fines et molles du fourrage et ne s'attaquent qu'ensuite au reste plus grossier, voire même le négligent complètement. Leur lèvre supérieure fendue leur permet de sélectionner très facilement les différents aliments. La forte envie de manger est également très caractéristique. Les exploitations sans tapis d'alimentation peuvent assurer plus de calme en installant des séparations entre les différentes places de la crèche. L'expérience montre qu'une séparation visuelle par rapport à la chèvre voisine réduit considérablement le stress dû à l’envie de manger.
La coupe a des avantages
Des rations mélangées homogènes et savoureuses composées d'un bon ensilage, d'un fourrage sec et, si nécessaire, d'un aliment complémentaire, ont fait leurs preuves chez les chèvres. L'ingestion de fourrage de base augmente, la sélection diminue et, enfin, la panse profite de l'ingestion régulière de nutriments. En raison de la réduction des restes de crèche en présence de fourrages coupés et mélangés, les exploitations sans ensilage avec des rations de fourrage sec pur misent de plus en plus sur une mélangeuse. Dans tous les cas, il faut veiller à ce que le mélange soit suffisamment structuré. Le contrôle peut se faire au moyen d'un test tactile (le fourrage doit encore "piquer" un peu), d'un tamis de ration et en observant la rumination. Chez les chèvres, 35 coups de mastication par bouchée sont considérés comme un minimum.
Assurer la densité énergétique
Pour un bon effet d'attirance, l’aliment complémentaire distribué en salle de traite doit convaincre par sa grande appétence. En même temps, il doit être consommé rapidement par les chèvres, sans sélection. Les aliments pour chèvres spécialement conçus à cet effet, comme le 2928 ProCaprovi, sont très intéressants. Pour prévenir l'acidose ruminale, il faut éviter de donner des quantités importantes de concentrés en salle de traite. Les distributeurs automatiques de concentrés, qui permettent de distribuer les aliments complémentaires aux chèvres par petites quantités tout au long de la journée, sont encore rares dans les exploitations caprines suisses. L'apport d'énergie et de protéine à la crèche est d'autant plus important. Un bon fourrage de base est primordial et constitue la base d'une alimentation axée sur la performance. Si nécessaire, la ration de base peut être équilibrée et mise en valeur par des aliments complémentaires. Seule une densité énergétique suffisante de la ration permet aux chèvres d'atteindre les performances souhaitées.
Stimuler la production de salive
Les chèvres ont dans tous les cas besoin de sel pour bétail et d'un aliment minéral adapté. Que ce soit à la crèche ou en libre-service avec des seaux à lécher, cela ne joue qu'un rôle secondaire. Le seau à lécher favorise toutefois la formation de salive par le léchage, ce qui tamponne davantage la panse et stimule les processus digestifs. Contrairement aux moutons, les chèvres ont un besoin normal en cuivre. Un minéral conçu pour les ovins peut entraîner chez elles une carence en cuivre à long terme.
Confort dans les niches de repos
Une consommation élevée de fourrage implique des temps de rumination plus longs pour une meilleure performance. Un espace suffisant, des surfaces de repos propres et molles ainsi qu'un libre accès au fourrage permet aux chèvres de pleinement respecter leur rythme individuel d'alimentation et de rumination. En plus de la lumière et de l'air frais, les aires de repos surélevées ou les niches de repos assurent un confort optimal dans la chèvrerie.