Chaque éleveur doit définir les buts qu’il souhaite atteindre avec son troupeau laitier et les suivre, afin que l’âge au premier vêlage soit en adéquation avec le niveau d’intensité d’élevage proposé. De nos jours, des exploitations laitières spécialisées peuvent sans problème obtenir un premier vêlage à 24 mois ou moins et de bonnes performances. Cependant, mettre uniquement le focus sur l’âge au premier vêlage n’est pas suffisant. La génétique et la détention doivent être adaptées, afin que les génisses exploitent pleinement leur potentiel. Le moment de l’insémination définit l’âge du premier vêlage. Celui-ci dépend du développement des génisses. Les jeunes génisses bien développées sont plus facilement portantes que les génisses âgées ou avec un développement lent. De tels buts et chiffres définis peuvent être désignés comme facteur de réussite dans l’élevage qui commence par le veau, avec des pedigrees adaptés, lequel sera élevé avec les meilleures vaches. Chaque perte de veau est une chance ratée de posséder une vache performante et rentable. Le veau âgé de 60 jours doit avoir doublé son poids de naissance. Pour cela, il faut veiller à l’affouragement et à sa santé dès son premier jour, afin d’obtenir de hautes performances.
Freiner les maladies
L’objectif visé, pour les principales races: 400 kilos en 14 mois. Squelette et organes doivent être bien développés afin que l’animal puisse, dès le vêlage, ingérer beaucoup de fourrage pour produire du lait et parallèlement avoir une bonne fertilité. La formule est simple: le développement apporte du lait. Des études montrent que plus le développement corporel est prononcé, plus les performances des génisses sont élevées (Wattiaux University of Wisconsin, 2013). Cela suppose que les gains journaliers correspondent uniquement à une détention et un affouragement adaptés. Ce qui est vrai, pour autant que les animaux grandissent sans maladies et sans parasites. D’autres études montrent que les maladies que les veaux peuvent avoir durant leur croissance péjorent l’âge au premier vêlage. En effet, deux veaux qui étaient malades ont eu un premier vêlage deux mois plus tard que les deux veaux qui n’ont jamais été malades (Trilk, J. Münch, Kathleen, 2008). La maladie aura des conséquences doublement négatives: des coûts de traitement et un âge de vêlage supérieur, avec des coûts d’élevage supérieur. Les diarrhées ou les pneumonies diminuent les gains journaliers et augmentent les pertes durant l’élevage et la première lactation. Un ou deux mois d’élevage supplémentaires, pour un veau, n’est pas dramatique en soi, mais le cumul de six veaux avec deux mois de retard, cela donne une année d’élevage en plus, avec des coûts élevés.
Peser ou mesurer
L’estimation de poids n’est pas simple. Selon les perspectives et le lieu, il est facile de se tromper. Un pesage régulier, au moment du sevrage, à une année ou lors de l’insémination, est la meilleure variante. Les génisses doivent continuer de grandir également après l’insémination. Au premier vêlage, les génisses des principales races laitières doivent peser 600 kg, sans le veau. Si aucune balance n’est disponible, la manière la plus fiable pour définir le poids et la croissance de la génisse, est la mesure du tour de poitrine à l’aide d’une chevillère. Le poids ne doit pas être au gramme près, mais lors de mesures exactes et régulières du tour de poitrine avec une pression identique, on peut facilement constater des changements et irrégularités.
Hautes performances
Finalement, pour dire qu’un élevage laitier est réussi, on observe la performance de vie ainsi que la quantité de lait produite par jour de vie. Selon une étude, les vaches laitières qui n’ont jamais été malades atteignent 8000 kg de lait en plus durant leur vie. Cela vaut donc la peine de préserver la santé et le développement de la génisse jusqu’à son premier vêlage.